Pourquoi être une femme aujourd’hui relève de la mission impossible ?
Si vous êtes une femme et si vous vous sentez dépassée par votre vie, peut-être que ce post peut vous aider à vous sentir un peu mieux. Si ce n’est pas le cas je vous propose de vous tenir compagnie le temps d’un café et vous exposer mon point de vue sur ce sujet.
Je ne sais pas pour vous, mais je suis une femme et j’ai de plus en plus l’impression que la société est extrêmement exigeante envers nous. Être femme aujourd’hui relève quasi de la mission impossible tant les tâches, fonctions et responsabilités se multiplient. Le fantasme Wonder Woman serait-il en train de s’installer doucement mais sûrement ?
On a créé une image, un mythe de la femme actuelle capable de mener de front toutes les fonctions qui lui incombent et surtout d’exceller. Vous devez être une femme intelligente au corps de rêve, une épouse attentionnée et aimante, une mère présente et patiente, une carriériste brillante et épanouie, à la vie sociale bien remplie… EN gros vous devez être une star américaine.
Je n’ai rien contre les stars américaines. En revanche, j’apprécie moins la façon dont leur image peut être utilisée à l’encontre les femmes et leur statut. Je m’explique ; on sait qu’il est important de se concentrer sur sa vie mais en même temps on est acculé au désespoir quotidiennement. Les images continues nous imposent une représentation de la femme idéale. C’est naturel de se comparer à une semblable quand on expose à tout moment ce qu’elle a été apte à entreprendre et faire avec plus ou moins les mêmes moyens.
Une question : ne vous est-il jamais arrivé de vous sentir mal et de vous en vouloir en voyant d’autres femmes « parfaites » alors que vous peinez, en tant que femme au foyer, à vous en sortir en ayant seulement un enfant ?
Je pense que tout est mis en œuvre pour que l’on culpabilise, et je parle de culpabilité omniprésente pour tout et rien. On doit culpabiliser si l’on sent sort économiquement, si l’on est « différent » physiquement, s’il on est sans emploi, avec emploi, sans famille, avec famille, malade, en bonne santé. C’est la CULPABILISATION assassine car elle finit par nous fatiguer à force !
Les femmes n’échappent pas à cette tendance, elles sont même les premières victimes de cette culpabilisation. Et le monde est sans pitié avec elles ; et c’est encore plus dangereux pour celles qui croient contrôler. Leur déception est à hauteur de leur croyance en cette possibilité de tout gérer parfaitement. Pour avoir observé un peu toutes les règles pour être une femme, je me rends compte qu’il y a bon nombre de paradoxes qui in fine peuvent conduire au sentiment d’échec ou d’ éternelle insatisfaction .
Pour être reconnue « vraie femme », il y a une liste de conditions à remplir :
– être instruite, intelligente
– être une bombasse, jolie et bien foutue
– être une amante et épouse attentionnée et toujours aussi attirante
– être une femme d’intérieur exceptionnelle, excellente cuisinière et hôtesse
– être une mère patiente, présente
– mener une carrière brillante
– avoir une vie sociale bien remplie et être toujours positive et souriante
Si vous ne remplissez pas ces conditions, je suis désolée mais nous ne sommes pas en mesure de vous remettre le titre officiel de « vraie femme ». Nous vous proposons de soumettre à nouveau votre candidature quand vous aurez acquis les compétences manquantes. Nous vous remercions de votre intérêt et vous souhaitons bonne continuation.
Cordialement,
*La Ligue des enflures créateurs de frustrations et mal-être
La réalité (oui parce que je ne veux pas paraître présomptueuse en employant le terme « vérité ») est toute autre car on est dans la grande majorité dépassée par notre propre existence. C’est du sport, une gymnastique et on manque bien souvent de temps et de motivation (fatiguée par les tâches du quotidien).
Mais on nous a fait croire à des mensonges, on nous a vendu du rêve, un mythe de la femme capable de tout et super épanouie. D’ailleurs pour vous montrer la pression énorme que subit la femme au quotidien on lui fait même porter le chapeau dans les expressions ou croyances populaires. Vous connaissez la fameuse phrase « pour garder un homme, il faut satisfaire ses deux appétits » ? Je suis peut-être un peu trop dans l’analyse mais je pense que rien n’est anodin, pas même les mots ou phrases que l’on utilise. Ou encore « derrière chaque grand homme se cache une femme » ? Dit comme ça beaucoup y voit un compliment, moi j’y vois encore une critique car si votre compagnon n’est pas un grand homme, c’est que vous avez failli à votre mission… Je ne vais pas toutes les faire, car je pense que vous avez compris l’idée.
C’est légitime d’être fatiguée et dépassée par la vie quand on doit être à la fois au ministère de l’intérieur et gérer d’une main de fer les relations extérieures. On veut peut-être la peau de la femme, qui sait ? Mais cette pression sociétale et populaire ne cesse de s’accroître et si la solution était ailleurs. Si on acceptait une fois pour toute de reconnaître qu’on n’est pas multitâche et qu’on ne peut pas tout avoir en même temps.
La vie c’est faire des choix et vivre de paradoxes et contradictions n’est pas une solution ou pratique viable. Malheureusement cela va de soi si je dis qu’on ne peut pas assurer chez soi et à l’extérieur de la même façon car il nous faudrait vivre deux journées en une. Ne prenez pas l’exemple de personnalités publiques, elles ne sont pas représentatives. Je vous rassure, elles sont humaines et doivent aller aux toilettes comme nous, mais elles ne disposent pas des mêmes moyens. Vous, votre réalité c’est de tout gérer à vous seule ; vous assurez autant que possible seule (au-delà, cela s’appelle le rêve de l’idéal) et vous allez sûrement culpabiliser un moment donné parce que harassée par le rouleau compresseur qu’est votre quotidien, vous avez fini par vous énerver sur votre enfant qui réclamait seulement un dessert supplémentaire… Et après coup, vous vous en voulez et vous auto-flagellez « je suis une mauvaise mère !!!!!! ».
NE VOUS EN VOULEZ PAS, ça arrive, ce n’est rien de grave. Dans le cas de cette caste de femmes échappant au système de la vie normale, elles ont bon nombre de personnes les entourant pour faciliter leur quotidien. Elles ont des baby-sitters, des chefs cuisiniers, des coachs, des coiffeurs, des maquilleurs… En gros elles ont l’artillerie lourde là où vous disposez de petites pièces insignifiantes. Elles exhibent leur corps de rêve trois mois après l’accouchement alors que vous galérez encore avec quelques kilos superflus qui peinent à vous quitter un an après. Vous voyez votre compagnon qui bave devant leur apparition, alors qu’il vous regarde comme si vous étiez une part de pizza de la veille.
!
La vie n’est certes pas juste mais ce n’est pas pour autant que vous ne devez pas l’être envers vous. Rappelez-vous, on pense souvent que l’herbe est plus verte ailleurs mais cela relève de fables rapportées, leur véracité repose sur le bon vouloir de leur orateur et de celui qui l’écoute. Il n’y a rien de mal à exprimer ses limites ou ses difficultés, bien au contraire révéler et connaître ses faiblesses rend fort. La vie n’est pas une compétition, ce n’est pas important d’avoir des admirateurs, il est en revanche indispensable que vous soyez en paix avec vous-même.
Enfin, entre le ministère de l’intérieur et celui des affaires étrangères il faut choisir. Je ne dis pas qu’il est impossible de gérer les deux en même temps, néanmoins je doute que cela soit un succès sur les deux plans car il est propre à l’humain d’avoir des priorités et il y a forcément un des deux partis qui en pâtira. Certaines préfèrent la carrière et d’autres la famille, mais ce ne seront jamais des choix entièrement assumés. On préférera parler de circonstances et d’intentions nobles (démontrer que l’on peut mener les deux de front, offrir une meilleure qualité de vie à ses enfants…).
La vie d’une femme n’est pas facile, mais vous n’êtes pas seule. Tout peut se faire, mais chaque chose en son temps, la perfection n’existe pas alors cessez de la rechercher!