Je ne sais pas pour vous, mais j’ai l’impression qu’on est de plus en plus épié(e). En même temps, les réseaux sociaux ont favorisé ce phénomène. On connaît votre vie, on sait si vous êtes marié(e), parent, votre itinéraire; on sait dans quel café, ou quel restaurant vous êtes à l’instant T. Et parfois on peut même connaître votre anatomie… C’est dire!
Si, étrangement, la valeur qui s’impose est l’individualisme et par extension l’égoïsme, beaucoup sont tournés sur l’Autre (et par conséquent les autres dans leur pluralité et leur caractère interchangeable) mais pas dans le bon sens du terme. Je m’explique…
Au risque de dire une nouvelle bêtise, j’ai remarqué que de nombreuses personnes souffrent. Complexes, troubles de la personnalité, mal-être… N’oublions pas que la dépression est présentée comme le mal du siècle!
Curieuse que je suis, j’essaie de m’intéresser aux causes.
À l’heure où l’on œuvre pour une valorisation de soi par l’image, il se peut que le manque de codes ou de richesses poussent certains à la déception, la colère, la tristesse, la honte… et le rejet de soi.
En même temps, tout est fait pour que l’on passe notre temps à observer et se comparer aux autres, au point d’en oublier même l’essentiel. Alors, il est bon de s’inspirer de modèles forts, de personnes aux parcours remarquables car cela sert d’inspiration.
Quand on voit le parcours de Malcolm X ou de Nelson Mandela, on comprend réellement le sens du mot INSPIRATION.
Mais entre matraquage médiatique et pressions sociales, il devient difficile de s’identifier et penser vraiment à ce qui nous est bénéfique. La presse à scandale fait sensation. On est de plus en plus intrusifs… Attention que personne ne soit derrière la porte quand vous allez aux toilettes; au rythme où vont les choses, on risque bientôt de vouloir savoir ce qui se trouve dans votre culotte. On ne sait jamais!
En me baladant sur les réseaux sociaux, le constat est le même. Je réalise que les personnes les plus influentes sont celles qui dévoilent et se dévoilent énormément sur le plan personnel. Mais pourquoi aime-t-on autant en savoir sur les autres? Encore une fois, j’ose dire ce que je pense. Selon moi, il n’y a aucune sincérité derrière cela.
Certains expliqueront qu’ils ont besoin d’identification, de connaître la vie des autres pour se reconnaître soi-même et pour s’apprécier. Mais vous connaissez le pouvoir des réseaux sociaux et de la médiatisation. Tout le monde peut paraître ce qu’il souhaite être. Je peux me faire passer pour une bombe (en modifiant mes photos) si l’envie m’en prend. Il est aisé pour quiconque d’exister et vivre socialement par les réseaux.
Autre chose que je trouve dérangeante… il est devenu difficile de préserver sa vie privée. Je ne juge personne, mais j’applique l’adage « pour vivre heureux, vivons cachés ».
Quand je suis en difficulté, j’ai mes proches. Je partagerai avec vous des réflexions sur des grandes notions, sur les valeurs humaines. Cette interaction, ces échanges peuvent être les plus enrichissants puisque justement on parle d’humanité dans son essence même (générosité, sincérité, sagesse). Je suis convaincue qu’ensemble on peut devenir meilleur.
Mais je n’évoquerai pas ma vie privée, car c’est mon petit jardin secret!
Se préserver. Il faut se préserver. Si on ne le fait pas soi vis-à-vis de soi, il ne faut pas attendre que cela vienne des autres.
L’amour, l’amitié se révèlent sur le terrain, au fur et à mesure du temps et des épreuves. Pensez juste à une chose, il faut se poser les bonnes questions. Demain, quand vous serez en difficulté et que vous aurez tout perdu… Qui sera encore à vos côtés?
